samedi 4 février 2012

Les limites de la science-fiction

  La science-fiction a, tel que nous avons pu le voir, un pouvoir d’anticipation, fait réfléchir le lecteur, tout en le faisant voyager. Toutefois, comme tout type de littérature, de support artistique, elle possède ses limites.
  Ses limites sont multiples. Tout d’abord, comme tout ouvrage de distraction, le lecteur a de grandes chances, surtout s’il n’en a pas l’envie ou qu’il n’y pense pas, de ne pas réussir à lire entre les lignes. Le lecteur ne verra que le côté amusant de la chose et ne comprendra pas le message que veut lui faire passer l’auteur. Beaucoup de lecteurs, en particulier pour le genre de la science-fiction, ne cherchent pas à réfléchir mais simplement à se détendre, juste rêver d’un autre monde. Cet argument s’applique aux Fourmis (tome 1), le lecteur peut simplement y voir une histoire amusante, mêlant une intrigue animale et une intrigue humaine.
  L’autre limite de la science-fiction,  du roman d’anticipation, est la crédibilité que l’on accorde à l’œuvre. En effet, il est souvent difficile pour le lecteur de faire confiance à une œuvre artistique qui prévoit le futur et qui se base en grande majorité sur l’imagination de l’auteur. Les Hommes ont de tout temps préféré faire confiance à des hommes politiques, même s’ils les conduisaient dans le gouffre, qu’à des écrivains, qui sont des artistes. L’art n’est pas considéré comme un sujet sérieux et de première importance dans nos sociétés. Le problème est que la littérature a eu maintes fois raison sur une idée avant même que certaines personnes y pensent. Par exemple, 1984 de Georges Orwell, paru en 1949, a prévu avec brio la multiplication des tensions nucléaires ainsi que de l’espionnage et l’équipement pour espionner. Certaines dictatures, tel que le Turkménistan, utilisent même un système de surveillance type « Big Brother » pour contrôler leur population.
  Le style littéraire peut également être touché. L’auteur voulant parfois trop faire primer la science dans son ouvrage, en oublie parfois malheureusement le style. C’est d’ailleurs le cas de l’œuvre centrale de notre travail, Les Fourmis (tome 1) de Bernard Werber. L’auteur se concentre sur les fourmis, au grand damne de son style. Bernard Werber avoue même dans L’Express : « « J'applique au roman les techniques de montage du cinéma », explique l'intéressé, qui reconnaît volontiers ses carences, « mais je pense que dans mon cas il faut privilégier l'idée sur le style.» ».
  Enfin, la science-fiction ne se base sur aucune certitude car l’avenir est par nature incertain. A ce titre, les romans historiques ou encore ceux se basant sur la réalité, tels que le réalisme ou encore le naturalisme, sont beaucoup plus dignes de confiance à mon sens car leurs sources et leurs intrigues sont très vraisemblables. C’est pourquoi, il est beaucoup plus simple de se référer à ces mouvements littéraires qu’à la science-fiction car cette dernière se base essentiellement sur l’imaginaire et en est donc assez incertaine.
  Ainsi, la science-fiction a plusieurs limites : son pouvoir distrayant peut lui jouer des tours, le peu de crédibilité que l’on accorde aux artistes qui la font vivre, le style des auteurs qui n’est pas toujours au rendez-vous et enfin l’incertitude des conclusions que l’on peut tirer de ce sous-genre du roman.

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