vendredi 3 février 2012

L'alimentation des fourmis, sous la plume de Bernard Werber


" Une ouvrière remarque ses odeurs de fatigue. Elle lui propose une trophallaxie, le rituel du don de son corps.
Toute fourmi possède dans son abdomen une sorte de poche, en fait un estomac secondaire, qui ne digère pas les aliments. Le jabot social. Elle peut y stocker de la nourriture, qui reste indéfiniment fraîche et intacte. Elle peut ensuite la régurgiter pour l’envoyer dans son estomac « normal digérant ». Ou bien elle la recrache pour l’offrir à une congénère.
Les gestes sont toujours les mêmes. La fourmi offreuse accoste l’objet de son désir de trophallaxie en lui tapotant le crâne. Si celle qui est ainsi pressentie accepte, elle abaisse les antennes. Si elle les dresse bien haut, c’est en signe de refus, elle n’a vraiment pas faim.
Le 327e mâle n’hésite pas. Ses réserves énergétiques sont tellement faibles qu’il est sur le point de tomber en catalepsie. Ils s’emboîtent bouche contre bouche. La nourriture remonte. L’offreuse régurgite d’abord de la salive, puis du miellat et une bouillie de céréales. C’est bon et très reconstituant.
Le don prend fin, le mâle se dégage aussitôt. "

L'alimentation chez les fourmis se fait souvent sous le signe de la solidarité : une fourmi fourni à l'autre ce dont elle a besoin, c'est la trophallaxie. Bernard Werber fait état de ces pratiques alimentaires, caractéristiques des fourmis, les mettant au service de son roman, de la littérature.

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